Entre reggae et chanson française de qualité, il n’y a pas de gars plus sûr que le Bruxellois qui “roule sa bosse sur des chemins de cailloux”. Produit par le duo frenchie Bost & Bim (Matthieu Bost et le défunt Jérémie Dessus) ainsi que Selecta Killa, son comparse pour Dancehall Station, « Quelle vie », sorti alors qu’il soufflait ses 50 bougies, est le genre de disque auquel on peut s’attacher même si vos goûts musicaux vous portent habituellement ailleurs. C’est que Manu Istace pratique une sorte de philosophie tranquille, sait s’adresser à un public plus large sans pour autant se galvauder (“Baby bye bye, y’a plus rien qui flye, il vaut mieux que tu y ailles” rime-t-il dans Bye bye), distille des refrains qui restent bien dans l’oreille (Est-ce qu’on en parle ou pas), tout en n’étant jamais dupe de notre monde (“I can’t breathe”, entend-on sur Ce jour). Guitare acoustique et dub se marient ici joliment. Et que dire de ce SAF, à même d’envoyer l’auditeur sensible à une touche d’érotisme planer dans la stratosphère ?